Crédit photo : Tzara Maud

Entrevue avec l’auteure-compositrice-interprète et actrice Marie-Mai

Marie-Mai Bouchard est née le 7 juillet 1984 à Varennes, sur la rive sud de Montréal. En 2003, elle se fait connaître grâce à l’émission Star Académie. Au cours de sa prolifique carrière d’auteure-compositrice-interprète, elle a remporté plusieurs prix Félix et de l’ADISQ. En 2011, elle fait la doublure de la voix de la Schtroumpfette dans le long métrage de Raja Gosnell, personnage qu’elle interprétera deux autres fois au grand écran. En 2022, elle obtient un rôle dans Testament, le nouveau film de Denys Arcand.

Enfant, est-ce que le cinéma faisait partie de ta vie?

Bien oui! Je suis de la génération Disney (rire)! J’adorais leurs films d’animation. Ils me faisaient rêver et ils me transportaient dans un autre monde. Je dirais même qu’ils inspiraient mon quotidien. En plus, ces productions étaient des comédies musicales, donc je trouvais le meilleur des deux mondes : le cinéma et la musique! Mais le film le plus marquant de ma jeunesse, je dirais que c’est Edward aux mains d’argent de Tim Burton. En plus d’être juste beau et fantastique, j’aime qu’on y célèbre la différence. Je me retrouvais beaucoup dans ce message-là. C’est un film intemporel.

Même si tu accumules les succès comme chanteuse, et maintenant comme animatrice, rêvais-tu de cinéma?

Non, vraiment pas (rire)! Je n’ai jamais pensé que je serais capable de le faire. Je voyais ça tellement loin de moi! Cependant, j’ai travaillé très fort pour y arriver. Et, dans tout le processus, je me suis sentie comme quand j’écris une chanson. Je me retrouvais en immersion totale. C’était quand même une proposition que je ne pouvais pas refuser. Je n’avais rien à perdre. Au pire, je vais juste surprendre le monde (rire)!

Comment as-tu trouvé ton expérience comme interprète de la voix de la Schtroumpfette?

J’ai adoré ça! On m’a demandé si le doublage m’intéressait, et quand on m’a proposé de faire un essai, j’ai tout de suite accepté. Mais c’était quand même déroutant. Tu as bien beau travailler ta voix, faire les sessions d’enregistrement, c’est quelque chose de déstabilisant. Premièrement, tu ne connais rien à l’histoire. Tu l’apprends au fur et à mesure que tu enregistres les séquences. Ensuite, l’animation n’est même pas encore complètement terminée! Mais, ça a été des expériences enrichissantes. J’ai eu la chance de faire sa voix pour trois films et ça m’a donné de précieux outils pour les projets qui ont suivi.

Comment as-tu hérité d’un rôle dans le nouveau film de Denys Arcand?

C’est Denise Robert, productrice du film et conjointe de Denys, qui m’a contactée pour une audition. Au départ, c’était pour un autre rôle, plus petit. J’ai travaillé fort pour mon audition (rire). Mais, la nuit avant l’audition, j’ai vraiment mal dormi. Je ne vivais pas de bons moments sur le plan personnel. J’y suis quand même allée, me sentant très vulnérable. Même si ce n’était pas une journée facile, au bout du compte, je pense que ça m’a bien servie. J’ai juste laissé place à mon jeu. Puis, deux jours plus tard, je reçois un appel, mais pour me réinviter à auditionner pour un autre rôle, mais un peu plus gros. Je refais donc tout le processus sauf que celui-ci m’intéresse encore plus, car il est vraiment à l’opposé de ce que je suis. Finalement, on m’offre un nouveau rôle encore plus important! Mais là, je n’avais plus besoin d’auditionner. Ils m’avaient assez vue (rire).

« Lors du premier jour de tournage, je jouais ma première scène en compagnie de Sophie Lorain. C’était pas mal intimidant (rire)! »

Que peux-tu nous dire de ton rôle dans le film?

C’est un beau rôle tout en lumière qui a une place importante dans les enjeux de l’histoire. Elle a un passé qui fait que les gens portent beaucoup de jugements sur elle. Disons que c’était facile pour moi de me mettre dans ses souliers (rire). Comme mon personnage, je subis le regard des autres sur moi et on me prête parfois des intentions qui ne sont pas les bonnes.

Comment s’est déroulée ton expérience sur le plateau?

Vraiment bien! C’est certain que tout le processus des auditions m’avait mis en confiance, mais je me suis bien préparée. Lors du premier jour de tournage, je jouais ma première scène en compagnie de Sophie Lorain. C’était pas mal intimidant (rire)! J’ai aussi tourné des scènes avec Rémy Girard. Tous les deux m’ont pris sous leurs ailes. Ils ont été vraiment gentils et encourageants, tout comme l’équipe du film d’ailleurs.

Est-ce que d’avoir tourné plusieurs vidéoclips et de faire maintenant de l’animation à la télévision t’ont permis d’être plus à l’aise sur un plateau de film?

Absolument! Toutes ces expériences m’ont permis de bien comprendre la dynamique des plateaux, la caméra et ses angles. C’est un environnement qui ne m’intimide pas du tout.

Quelles ont été tes impressions de Denys Arcand?

Denys est quelqu’un de très calme sur un plateau. Il nous laisse aller. Il est très à l’écoute de ses comédiens. S’il n’aime pas quelque chose, il vient nous le dire. Je voulais qu’il me dirige avec des commandes claires. Je m’étais complètement abandonnée à son expertise. C’est quand même tout un privilège que d’avoir eu la chance de tourner avec cette figure légendaire de notre cinéma. Je peux dire que je l’ai fait (rire)!

En terminant, est-ce qu’il y a un genre de rôle que tu aimerais un jour avoir la chance de jouer?

J’aimerais bien jouer une espionne ou une super-héroïne. Un rôle kick ass dans lequel je pourrais faire plein de scènes d’action (rire)! |

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