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Par

Bruno Pelletier

CrĂ©dit photo : AndrĂ©anne Gauthier

Originaire de Charlesbourg Ă  QuĂ©bec, Bruno Pelletier a fait partie des groupes musicaux Amanite, Sneak Preview et PĂ«ll. Dans la vingtaine, il dĂ©mĂ©nage Ă  MontrĂ©al oĂč il roule sa bosse comme chanteur dans les bars. AprĂšs des participations remarquĂ©es aux opĂ©ras rock La LĂ©gende de Jimmy et Starmania, c’est la consĂ©cration pour le chanteur alors qu’il hĂ©rite du rĂŽle de Gringoire dans le phĂ©nomĂšne musical que deviendra Notre-Dame de Paris dĂšs sa sortie en 1998. En plus d’avoir participĂ© Ă  plusieurs comĂ©dies musicales sur scĂšne, Bruno Pelletier connaĂźt Ă©galement une carriĂšre solo exceptionnelle, ayant vendu plus de 2 000 000 albums et remportĂ© 3 FĂ©lix comme interprĂšte masculin.

Êtes-vous un grand cinĂ©phile ?

Oui, pas mal. J’essaie aussi de regarder ce qui se fait au QuĂ©bec. J’aime beaucoup le jeu. C’est quelque chose que j’observe des comĂ©diens. Je trouve qu’on a des machines d’acteurs ici, surtout quand on se compare aux moyens d’Hollywood.

Comment avez-vous dĂ©couvert les comĂ©dies musicales ?

À l’ñge adulte, suite Ă  mes dĂ©buts dans des comĂ©dies musicales sur scĂšne. J’ai dĂ©butĂ© en 1990, en ne sachant pas du tout ce que je faisais (rire). J’ai plongĂ© lĂ -dedans en me disant : « C’est donc bien le fun ! » Puis, j’ai participĂ© Ă  ma deuxiĂšme production, La LĂ©gende de Jimmy. AprĂšs ça, j’ai fait Starmania et Notre-Dame de Paris, qui Ă©taient des coches de plus. À un moment donnĂ©, j’ai constatĂ© Ă  quel point il existe tellement de comĂ©dies musicales et qu’il serait intĂ©ressant de mieux connaĂźtre le monde dans lequel je gravitais. J’ai achetĂ© des DVD de films. J’ai lu sur le sujet.

Quelle pĂ©riode aimez-vous le plus ?

Celle qui me parle le plus, c’est l’époque des vieilles comĂ©dies musicales de Gene Kelly et Fred Astaire. Quand je regarde ces vieux films oĂč tous ces numĂ©ros Ă©taient pratiquement tournĂ©s en un long plan sĂ©quence qui alliait jeu, chorĂ©graphie, danse et chant, avec l’orchestre big band qui accompagnait les artistes dans une partie du studio ou du dĂ©cor, les niveaux de prĂ©cision et de perfection que ça exigeait, c’est juste fabuleux Ă  observer. Encore aujourd’hui, je reste fascinĂ© par ces films qui font Ă©cole. Ça prenait des artistes hors norme.

« J’aurais aimĂ© jouer le rĂŽle d’Ewan McGregor dans Moulin Rouge !. Disons que j’ai un faible pour Nicole Kidman (rire). »

Quelle comĂ©die musicale prĂ©fĂ©rez-vous ?

Je dirais West Wide Story (1961). Je ne sais pas si c’est parce que ç’a Ă©tĂ© tournĂ© presque la mĂȘme annĂ©e que celle oĂč je suis nĂ© (rire) ! J’aime que ce soit comme un Shakespeare moderne, et les thĂšmes culturels et sociaux que le film aborde. Ensuite, il y a la qualitĂ© du jeu et de la danse des interprĂštes. Les chorĂ©graphies sont incroyables. Je dois aussi mentionner que la captation du spectacle Hamilton m’a mis sur le cul (rire) ! Si j’avais achetĂ© un billet pour le voir sur scĂšne, je pense que je n’aurais rien compris. Ça roule trop avec les paroles hip-hop. C’est juste hallucinant !

Quel serait votre rĂŽle de rĂȘve ?

Je ne sais pas si j’ai encore le goĂ»t d’en faire. C’est tellement exigeant ! Ça m’oblige Ă  un rythme de vie tellement rigoureux. C’est tough faire de la comĂ©die musicale. J’ai 62 ans et j’ai envie de vivre (rire). Mais, Ă  choisir, possiblement le rĂŽle de Billy Flynn, l’avocat dans Chicago. Jouer Jean Valjean dans Les MisĂ©rables pourrait aussi ĂȘtre cool ! Mais j’aurais aimĂ© jouer le rĂŽle d’Ewan McGregor dans Moulin Rouge !, qui a d’abord Ă©tĂ© un film avant d’ĂȘtre adaptĂ© pour la scĂšne. Disons que j’ai un faible pour Nicole Kidman (rire). Retourner dans le temps et que ce soit moi qui dĂ©croche le rĂŽle, j’aurais Ă©tĂ© bien content (rire).

Aimeriez-vous interprĂ©ter un personnage dans une comĂ©die musicale familiale animĂ©e du type Disney ?

En fait, j’ai participĂ© Ă  la version française du film d’animation The Road to El Dorado (La Route d’Eldorado, 2000). Dans la version originale, Elton John chante les chansons en anglais. Et c’est moi qui les fais en français. On me l’a offert pendant que je jouais Notre-Dame de Paris en France. Mais cette version n’est disponible qu’en Europe. Donc ici, ç’a presque passĂ© sous le radar. Peu de gens le savent (rire). Ç’a Ă©tĂ© une belle expĂ©rience, mais j’ai juste Ă©tĂ© déçu que cette version ne sorte pas au QuĂ©bec. Pour rĂ©pondre Ă  ta question, je suis ouvert Ă  tout. Si on me propose des choses diffĂ©rentes, why not ? Je pense qu’il faut ĂȘtre curieux et aventurier.

Quel air musical pourriez-vous toujours chanter ?

Ah, Bring Him Home en version anglaise des MisĂ©rables. À l’origine, la comĂ©die musicale a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en français, mais elle a connu un succĂšs mondial grĂące Ă  la version anglaise. Pour moi, c’est un peu l’équivalent ici du S.O.S. d’un terrien en dĂ©tresse de Starmania. C’est des espĂšces de prouesses vocales hallucinantes qui demandent une grande maĂźtrise de ta voix, un registre incroyable et une Ă©motion. D’ailleurs, je l’ai dĂ©jĂ  repris dans des spectacles. Pour moi, S.O.S. d’un terrien en dĂ©tresse est la chanson la plus difficile pour un chanteur masculin dans la francophonie. Avoir l’entiĂšretĂ© de tout ce que ça prend, pas juste des notes, mais aussi le jeu et l’émotion. Et avec Bring Him Home, ce sont les deux chansons qui me parlent le plus des comĂ©dies musicales. |

Bruno Pelletier est présentement en spectactle pour MISERERE 25e anniversaire La Tournée.