Née dans le village de Darly, dans le Queensland australien, Margot Robbie grandit sur la ferme de ses grands-parents, avec sa mère monoparentale, ses deux frères et sa sœur. Dès son adolescence, elle s’intéresse au théâtre, en plus d’avoir fréquenté une école de cirque durant son enfance. Après quelques publicités et des rôles épisodiques dans des séries australiennes, la jeune femme fait ses débuts au cinéma, en enchaînant deux films de son compatriote Aash Aaron, Vigilante qui sortira en 2008, et I.C.U. qui prendra l’affiche l’année suivante. À cette même époque, elle décroche un rôle régulier dans le feuilleton télévisé Neighbours (Voisins), très populaire en Australie. Pour élargir ses horizons et tenter sa chance à Hollywood, l’actrice s’envole pour Los Angeles. Rapidement, elle décroche un rôle dans la série Pan Am, mais il n’y aura que 14 épisodes et aucune deuxième saison. En 2013, après un rôle secondaire dans la fantaisie romantique À travers le temps (About Time) réalisée par Richard Curtis, qui n’a pas connu le succès escompté, Margot Robbie passera l’audition qui changera à jamais sa vie professionnelle et, par ricochet, sa vie personnelle. À sa grande surprise, Martin Scorsese souhaite la rencontrer pour voir la chimie entre elle et Leonardo DiCaprio, pour qu’elle joue sa petite amie dans Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street). Comprenant l’importance de cette occasion, l’actrice a offert, semble-t-il, un essai on ne peut plus convaincant, allant jusqu’à gifler Leonardo DiCaprio, bien que cela n’était pas prévu dans l’extrait du scénario choisi. Scorsese et DiCaprio ont été impressionnés, Margot Robbie a eu le rôle, et elle a volé la vedette à son partenaire de jeu dans chacune des scènes où elle apparaissait.

Forte de son éblouissante performance dans Le Loup de Wall Street et du succès du film, Margot Robbie commence à recevoir beaucoup plus d’offres, mais l’actrice se trompe sur son choix de projet l’année suivante, préférant s’investir dans le flop Z for Zachariah (Les Survivants) plutôt que d’être l’une des têtes d’affiche de l’oscarisé Birdman, au Québec sorti sous le titre Birdman ou (Les Vertus insoupçonnées de l’ignorance), réalisé par Alejandro G. Iñárritu. Cette même année, elle tourne Focus au côté de Will Smith, et elle enchaînera avec le drame historique Suite française. C’est sur cette coproduction européenne que l’actrice fait une rencontre déterminante, celle de son futur mari, le producteur Tom Ackerley, qui était à l’époque aide-réalisateur. Ensemble, en plus de Josey McNamara et Sophia Kerr, ils fondent LuckyChap Entertainment, une compagnie de production cinématographique et télévisuelle misant sur des histoires mettant les femmes au premier plan.

En 2016, après le décevant Whiskey Tango Foxtrot et la semi-réussite de La Légende de Tarzan (Tarzan), Margot Robbie trouve enfin un personnage pour montrer des couleurs éclatantes dans son jeu, en interprétant la seule et unique Harley Quinn dans le succès L’Escadron suicide (Suicide Squad). Ce rôle de super vilaine aux cheveux fluorescents, qu’elle reprend à deux reprises dans Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn (Birds of Prey) en 2020 et dans L’Escadron suicide : La Mission (The Suicide Squad) en 2021, nous a d’une certaine façon préparés à son prochain défi, soit celui de jouer la rocambolesque patineuse artistique Tonya Harding. Pour son premier film à titre de productrice avec son équipe de LuckyChap Entertainment, Margot Robbie s’est entraînée pendant plusieurs mois pour Moi, Tonya (I, Tonya), en plus de prendre quelques kilos supplémentaires. Son acharnement est récompensé, car elle est nommée pour la première fois aux Golden Globes et aux Oscars, comme meilleure actrice.

Malgré cette reconnaissance par ses pairs, Margot Robbie opte ensuite pour un rôle secondaire dans Goodbye Christopher Robin, et elle mise beaucoup sur Terminal, autant comme actrice que productrice, le premier film d’un jeune cinéaste inconnu du nom de Vaughn Stein, qui est un immense échec au box-office. Heureusement, elle se reprend fin 2018 avec le rôle d’Elisabeth I dans Marie reine d’Écosse (Mary Queen of Scots), où elle accepte que son visage soit grandement altéré. Le succès international est de retour l’année suivante, grâce à son étincelante interprétation de la regrettée Sharon Tate dans Il était une fois à… Hollywood (Once Upon a Time… in Hollywood) réalisé par Quentin Tarantino, aux côtés de Leonardo DiCaprio et Brad Pitt. Si elle n’obtient pas de nomination pour ce rôle, elle compense avec Scandale mis en scène par Jay Roach, qu’elle produit, obtenant sa seconde nomination aux Golden Globes et aux Oscars, cette fois-ci comme meilleure actrice de soutien. L’histoire de ces femmes du milieu des nouvelles télévisées qui dénonceront les abus sexuels de leur patron, et qui lanceront le mouvement #metoo aux États-Unis, lui tenait particulièrement à cœur.

Pour ses rôles successifs en 2022 et 2023, Margot Robbie mise sur des réalisateurs de renom, David O. Russell (Amsterdam), Damien Chazelle (Babylon), Wes Anderson (Asteroid City), mais, malgré des propositions intéressantes, aucun de ces films ne parvient à se démarquer, ni auprès des critiques ni du public. Barbie, réalisé par Greta Gerwig, ramène Margot Robbie au firmament, avec son plus gros succès en carrière (1,4 milliard de dollars américains), et sa première nomination aux Oscars comme productrice pour le meilleur film. Souhaitons-lui autant de reconnaissance pour Les Hauts de Hurle-Vent (Wuthering Heights) comme actrice et productrice. |