CrĂ©dit photoâ: Justin Personnaz / Unique Agency / Unifrance
Entrevue avec le comédien et humoriste Baptiste Lecaplain pour la sortie du film Avignon.
NĂ© en 1985 Ă Mortain, en France, Baptiste Lecaplain a fait ses dĂ©buts comme humoriste en 2006 avant dâavoir son premier one-man show lâannĂ©e suivante. Son spectacle connaĂźt un immense succĂšs qui propulse sa carriĂšre. En 2012, il fait ses dĂ©buts au cinĂ©ma dans la comĂ©die New York. Depuis, il enchaĂźne les spectacles dâhumour, les sĂ©ries tĂ©lĂ© et les rĂŽles au cinĂ©ma, dont la comĂ©die Ă succĂšs de lâannĂ©e derniĂšre, Nous, les Leroy. Dans le nouveau film Avignon, Ă©crit et tournĂ© par le comĂ©dien Johann Dionnet (La Nuit du 12), Lecaplain incarne StĂ©phane, un acteur de théùtre dont la carriĂšre connaĂźt des difficultĂ©s et qui tente de se rapprocher dâune comĂ©dienne plus Ă©tablie quâil a connue Ă un stage de jeu plusieurs annĂ©es auparavant.
Comment avez-vous hĂ©ritĂ© du rĂŽle de StĂ©phane et quâest-ce qui vous plaisait dans celui-ciâ?
Alors, le premier contact que jâai eu avec ce film, câest que je connaissais ses producteurs, Maxime de Launay et Romain Rousseau. On faisait lâavant-premiĂšre dâun autre film quâils avaient produit et dans lequel je jouaisâ: Nous, les Leroy de Florent Bernard. Et jâai vu que Yoann Dionnet Ă©tait Ă lâavant-premiĂšre. On sâest saluĂ©s de loin. Maxime et Romain, alors que je rentrais chez moi, mâont ditâ: «âEst-ce que tu peux regarder ce court-mĂ©trage quand tu auras le tempsâ»â? Je lâai donc regardĂ© direct en me couchant. CâĂ©tait Jojo Rodrigue, le court-mĂ©trage qui est devenu Avignon. AprĂšs, ils mâont envoyĂ© le scĂ©nario. Jâimaginais bien quâils voulaient me faire jouer dedans, mais ils ne mâont pas dit pourquoi. Jâai lu le scĂ©nario et je lâai trouvĂ© incroyable. Je me disaisâ: «âPutain, le rĂŽle de StĂ©phane est vraiment super, quoiâ»â! Je suis un grand fan de comĂ©dies romantiques. Jâen ai vu beaucoup. Jâen ai mĂȘme refusĂ© aussi quelques-unes, car je voulais vraiment avoir la bonne. Donc, jâai rencontrĂ© Yoann et il mâa ditâ: «âĂcoute, moi, je pensais Ă toi pour le rĂŽle de Patrick, mais jâaimerais bien que tu fasses StĂ©phaneâ». JâĂ©tais comme un fou parce quâĂ©videmment, en lisant le scĂ©nario, je me disais que le rĂŽle de StĂ©phane Ă©tait dingue parce quâil y avait Ă©normĂ©ment de choses Ă jouer. Et en plus dâavoir une superbe histoire dâamour, tu fais une comĂ©die romantique qui parle du mĂ©tier et de la condition des comĂ©diens.
Jâai entendu lors dâune entrevue que Johann et vous aviez dĂ©jĂ fait Avignon et que vous vous y Ă©tiez mĂȘme dĂ©jĂ croisĂ©s il y a plusieurs annĂ©esâ?
Ouais, en 2015. Il y a 10 ans, je faisais le rodage dâOrigine, mon deuxiĂšme spectacle, et je jouais dans la salle 2 du Palace, lĂ oĂč on joue la piĂšce dans le film, Ma sĆur sâincruste. Je jouais et Johann Ă©tait juste derriĂšre, oĂč il attendait. Donc, quand je sortais de scĂšne, câĂ©tait Ă son tour. Dix ans aprĂšs, il mâa dirigĂ© sur son film dans cette salle (rire).
«âAvignon est une superbe histoire dâamour, une comĂ©die romantique qui parle du mĂ©tier et de la condition des comĂ©diens.â»
Lâune des grandes forces du film, câest vraiment la complicitĂ© entre les comĂ©diens. Est-ce que vous avez fait un casting avec les autres acteurs ou bien tout le monde sâest fait offrir les rĂŽlesâ?
Johann a offert les rĂŽles Ă ses comĂ©diens. Elisa Erka Ă©tait dĂ©jĂ dans son court-mĂ©trage, Jojo Rodrigue. Pour Lyes Salem, Johann Ă©tait venu Ă lâavant-premiĂšre de Nous, les Leroy pour le voirâ! Ils avaient dĂ©jĂ participĂ© ensemble Ă des ateliers de jeu Ă lâĂ©poque. Constance Carrelet et Johann avaient jouĂ© dans des piĂšces ensemble. Enfin, ils se connaissaient tous (rire)â! On a fait quelques lectures, mais il a fait une soirĂ©e qui Ă©tait trop bien chez lui. Il nous avait convoquĂ©s pour un apĂ©ro et il avait mis un saladier avec des anecdotes et il nous disaitâ: «âVoilĂ , vous allez tirer Ă tour de rĂŽle une anecdote, mais vous allez rĂ©pondre dans vos personnagesâ». Câest moi qui ai dĂ©marrĂ© et câĂ©tait StĂ©phaneâ: «âRaconte-nous la fois oĂč tâas eu un trou sur scĂšne et oĂč le personnage de Coco tâas sauvĂ© la mise.â» CâĂ©tait toute une soirĂ©e apĂ©ro comme ça oĂč on Ă©tait dans nos personnages et on racontait des anecdotes. CâĂ©tait vraiment marrant, quoiâ!
Vous partagez une belle chimie avec Elisa Erka. Comment expliquez-vous cette complicitĂ©â?
Oui, plein de gens nous ont dit ça et le couple match bienâ! Je ne sais pas, hein (rire)â! Elle a un charme naturel. Elle est une bonne camarade de jeu et trĂšs rigolote. Câest une excellente comĂ©dienne. CâĂ©tait donc trĂšs facile pour moi de jouer avec elle.
Quelle scĂšne a posĂ© le plus grand dĂ©fiâpour vous en tant que comĂ©dienâ?
Toutes les scĂšnes avec du texte classique (rire)â! Je nâai pas de formation théùtrale. Jâai commencĂ© directement par le stand-up, donc tout lâapprentissage de textes classiques Ă©tait un gros dĂ©fi. Jâai pris un coach et jâai fait trois mois de rĂ©pĂ©tition de texte classique tous les jours, Ă faire les monologues, tout ça (rire). Dans toute ma filmographie, câest vraiment le film dont je suis le plus fier.
Jâai lu que certaines scĂšnes ont Ă©tĂ© tournĂ©es avec une camĂ©ra sauvage pendant le festival dâAvignon. Avez-vous participĂ© Ă ces sĂ©quences-lĂ â?
Ouaisâ! On est venus deux jours avant la fin du festival. On nâa pas tournĂ© pour le festival dâAvignon parce que sinon câĂ©tait trop compliquĂ©. Imagine, faut bloquer les rues et tout ça, puis le silence pour nos dialogues. Ce nâest pas possible. Mais on a fait des images volĂ©es les deux derniers jours. CâĂ©tait chouette Ă faire. Sinon, tout le reste a Ă©tĂ© recréé de A Ă Zâ! LâĂ©quipe dĂ©co a fait un travail formidable. Elle a rĂ©cupĂ©rĂ© un nombre incalculable dâaffiches avant que le festival se termine. Surtout, il y a eu plus de 500 cachets de figurants qui Ă©taient des comĂ©diens qui avaient participĂ© au festival dâAvignon. Ils ont acceptĂ© de revenir faire les parades et toutâ! Câest pour ça quâon a vraiment lâimpression que câest pendant le festival.
La comĂ©die romantique Avignon est prĂ©sentement Ă lâaffiche.
