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Par

Pierre-Yves Cardinal

Image tirée du film Ma belle-mÚre est une sorciÚre (2025)

Pierre-Yves Cardinal est nĂ© en 1978. DiplĂŽmĂ© en théùtre du CollĂšge Lionel-Groulx, il fait ses dĂ©buts en 2006 avec la sĂ©rie jeunesse Kif-Kif. En 2014, son rĂŽle de Francis dans Tom Ă  la ferme de Xavier Dolan lui vaut une nomination aux prix Écrans canadiens. Au cinĂ©ma, il a jouĂ©, entre autres, dans Polytechnique (2009), DĂ©dĂ©, Ă  travers les brumes (2009), Nadia Butterfly (2020) et La CordonniĂšre (2023). En 2023, il tient l’affiche de Simple comme Sylvain, de la cinĂ©aste Monia Chokri, qui remporte le CĂ©sar du meilleur film Ă©tranger en France devant Oppenheimer. À la tĂ©lĂ©vision, il a obtenu un prix GĂ©meaux du meilleur rĂŽle de soutien masculin pour L’ÉchappĂ©e, en plus d’incarner Mathieu dans la sĂ©rie familiale Ă  succĂšs L’Ɠil du cyclone. On le retrouve cet automne au grand Ă©cran dans le nouveau Conte pour tous.

Quel est votre premier souvenir liĂ© au cinĂ©ma ?

Je pense que je vais rester dans la prĂ©misse de l’entretien (rire), mais je dirais La Guerre des tuques. Je me souviens d’avoir tellement pleurĂ© Ă  la mort de ClĂ©o (rire). Je trouvais ça Ă©pouvantable (rire) ! J’ai beaucoup aimĂ© les films des Contes pour tous. Je garde aussi un bon souvenir de Back to the Future.

Quel est votre film le plus marquant ?

Mulholland Drive de David Lynch ! C’est un film qui farfouille dans les trĂ©fonds du subconscient de l’ĂȘtre humain. C’est un film qui n’a pas de morale dans lequel on doit tout simplement plonger. C’est gĂ©nial !

Quel est votre film plaisir coupable ?

Ce n’est pas tant un plaisir coupable, parce que c’est un grand film, mais j’adore Goodfellas (Les Affranchis) de Martin Scorsese. À chaque fois qu’il passait Ă  la tĂ©lĂ© et que je tombais dessus, je ne pouvais pas m’empĂȘcher de le regarder. En fait, j’aime beaucoup les films de gangsters. C’est un genre auquel je retourne souvent. On dirait que ce sont des films qui me touchent parce qu’à quelque part, ça existe pour vrai.

Quelle comĂ©die vous fait le plus rire ?

Ça fait longtemps que j’ai vu des comĂ©dies
 Plus jeune, je dirais les films de Police Academy (rire) ! Je trouvais ça tellement drĂŽle ! Il y avait vraiment de bonnes blagues. HonnĂȘtement, ça fait longtemps que je les ai vus, je ne sais pas si ça a si bien vieilli que ça (rire).

Avez-vous un cinĂ©aste fĂ©tiche ?

J’aime le cinĂ©ma des frĂšres Coen. Ils sont durs Ă  battre. Il y a aussi Denis Villeneuve. Selon moi, ses films Prisoners et Arrival (L’ArrivĂ©e) sont parfaits. Mais mon prĂ©fĂ©rĂ© demeure David Lynch. C’est quelqu’un qui prend le temps de trouver la meilleure idĂ©e. Son Ă©criture ne comprend pas de jugement. Ses films s’intĂ©ressent Ă  l’ñme humaine.

« J’aime beaucoup les films de gangsters. C’est un genre auquel je retourne souvent. On dirait que ce sont des films qui me touchent parce qu’à quelque part, ça existe pour vrai. »

Quel est votre film quĂ©bĂ©cois prĂ©fĂ©ré ?

Il y en a deux. Il y a Les Bons dĂ©barras (1980) de Francis Mankiewicz pour l’écriture fascinante et poĂ©tique de RĂ©jean Ducharme et la profondeur des personnages. Ensuite, il y a LĂ©olo (1992) de Jean-Claude Lauzon, un artiste qui nous a quittĂ©s beaucoup trop tĂŽt. Il Ă©tait un gĂ©nie et un cinĂ©aste qui ne faisait pas de compromis. On sentait qu’il se laissait guider par son Ɠuvre. C’est un film Ă©trange et perturbant.

Quel type de personnage ou de scùne aimeriez-vous jouer ?

J’adorerais jouer un superhĂ©ros (rire) ! Pourtant, comme spectateur, ce n’est pas mon type de films prĂ©fĂ©rĂ© parce que c’est un peu tout le temps la mĂȘme chose. Ça m’impressionne, mais ça ne m’émeut pas. Par contre, comme acteur, j’adorerais jouer ce genre de scĂšnes d’action (rire).

Quel souvenir gardez-vous de votre premiĂšre expĂ©rience de tournage au cinĂ©ma ?

C’était pour le film DĂ©dĂ©, Ă  travers les brumes (2009). Je me souviens que je trouvais trĂšs intimidante toute la machine. J’étais tellement nerveux que je trouvais difficile de mĂ©moriser mes lignes de dialogue (rire) ! En plus, je pense qu’on avait dĂ©butĂ© avec une scĂšne dans laquelle j’avais une chorĂ©graphie de gumboots. J’étais entourĂ© de danseurs professionnels. J’étais censĂ© ĂȘtre le meilleur, mais je me sentais le plus pourri (rire). Jean-Philippe Duval, le rĂ©alisateur, tentait de me rassurer en m’encourageant, mais c’était rushant  (rire). Je m’étais dit que je ne voulais plus revivre ça (rire) ! Mais, au fond, c’est un peu ça ĂȘtre acteur : on est parfois supposĂ© ĂȘtre bon dans quelque chose alors qu’on ne l’est pas vraiment.

Votre prochain film est le nouveau Conte pour tous Ma belle-mĂšre est une sorciĂšre. Qu’est-ce qui vous a plu dans le scĂ©nario ?

D’abord, j’étais vraiment heureux que l’on me considĂšre pour le film. Les Contes pour tous m’ont beaucoup touchĂ© dans mon enfance. Je pense qu’ils sont hyper prĂ©cieux. Ils ont un impact non seulement chez les jeunes, mais dans la sociĂ©tĂ© aussi. Je crois que leurs histoires nous permettent de progresser. Pour ce scĂ©nario, je trouvais l’histoire vraiment mignonne, Ă  propos d’une famille qui Ă©clate et qui tente de se reconstruire. C’est trĂšs actuel et un beau prĂ©texte pour aborder les relations familiales.

Que pouvez-vous nous dire à propos de votre personnage, Marcel Rivard ?

Ç’a Ă©tĂ© un personnage trĂšs plaisant Ă  jouer avec un cĂŽtĂ© comique. Il veut tellement revivre l’amour. C’est quelqu’un qui n’a pas de recul sur lui-mĂȘme. Il est trĂšs impulsif. Il est arrivĂ© Ă  une pĂ©riode de sa vie oĂč il dĂ©cide de se laisser aller et il veut tout changer.

Comment Ă©tait-ce de retrouver la comĂ©dienne Juliette AubĂ©, qui incarne votre fille Margot, avec qui vous jouez dans L’Ɠil du cyclone ?

J’étais vraiment content de jouer avec Juliette. Dans la sĂ©rie, on est toujours dans des scĂšnes avec plusieurs personnes. Ici, j’étais seul Ă  seul avec elle et elle m’a beaucoup impressionnĂ©. Elle n’est pas seulement une pro, mais aussi d’une justesse avec son personnage. Je crois qu’elle Ă©tait la meilleure sur le plateau ! Elle est une vraie trooper, toujours prĂȘte Ă  donner. En plus, elle avait plusieurs jours de tournage de nuit, mais elle ne s’est jamais plainte. Elle avait toujours beaucoup d’énergie. J’ai aussi eu beaucoup de plaisir avec Maryline Castonguay. C’est un beau film d’Halloween qui va plaire aux enfants. |

La comédie familiale Ma belle-mÚre est une sorciÚre sortira au cinéma le 10 octobre.