Crédit photo : Christine Berthiaume
Entrevue avec le comédien Roy Dupuis pour la sortie du film Rumeurs.
À l’occasion du film Rumours (Rumeurs), MonCiné a eu le privilège de s’entretenir avec Roy Dupuis. L’acteur avait déjà joué dans le film The Forbidden Room (La Chambre interdite, 2015) du trio de cinéastes manitobains Evan et Galen Johnson et Guy Maddin, réputés pour leurs films hors normes.
C’est votre deuxième collaboration avec les frères Johnson et Guy Maddin. Qu’aimez-vous de leur univers et qu’est-ce que ça vous apporte comme acteur de jouer dans leurs films ?
Leurs scénarios sont de véritables cadeaux. Je suis toujours surpris à leur lecture. Et ça, ça me plaît en tant qu’acteur. J’aime quand c’est surprenant. C’est aussi ça l’art. Ça nous amène là où on n’est jamais allé. J’aime aussi leur vision particulière, bien à eux. Je ne connais pas beaucoup d’acteurs qui refuseraient de jouer dans leurs films.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le scénario de Rumours ? Le côté satirique de la politique ?
Je ne suis pas très calé en politique. Ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse tant que ça, même si je n’ai pas eu trop le choix de m’y attarder avec les causes que je défends. Mais pour le scénario du film, j’aimais l’unicité de l’histoire racontée. C’était bien écrit avec de bons dialogues. On n’a pas changé un mot ! Je trouvais drôle que le premier ministre canadien soit celui qui devienne le héros et qu’il essaye de sauver le monde.
Justement, comment avez-vous approché votre rôle du premier ministre canadien Maxime Laplace ?
Je ne cherchais pas à imiter un politicien en particulier. Les réalisateurs avaient envoyé à tous les comédiens des films d’archives des rencontres du G7 en nous disant de bien vouloir faire ce qu’on voulait avec. Je me suis plus servi de ça pour étudier le langage corporel des présidents, voir comment ils serrent des mains. Ç’a été plus utile dans la première portion du film où on voit les dirigeants de manière plus protocolaire.
« Je trouvais drôle que le premier ministre canadien soit celui qui devienne le héros et qu’il essaye de sauver le monde. »
Vous jouez avec une incroyable distribution. Avez-vous eu des répétitions avant le tournage ?
Nous avons eu deux semaines de lecture avant le tournage. Mais sur le plateau, les réalisateurs nous laissaient assez libres une fois le cadre établi. Ils donnent une direction assez limitée.
Où avez-vous tourné et avez-vous réellement filmé de nuit ?
Le tournage s’est déroulé à Budapest et ses environs pendant 23 jours, dont 20 de nuit. Ce n’est pas si fatigant que ça. On finit par s’habituer. En plus, nous étions souvent les mêmes sept comédiens ensemble, ce qui créait un peu l’effet d’une bulle. C’était assez agréable. Et puisque certains d’eux sont européens, ils recevaient beaucoup de visite (rire).
Avez-vous tourné en ordre chronologique pour arriver au crescendo du film ?
Ils ont essayé le plus possible, mais la séquence finale a quand même été tournée dans les premiers jours.
Quelle scène a été la plus marquante à faire ?
La scène du speech final. Ç’a été une des scènes les plus exigeantes à tourner de ma carrière. D’abord parce qu’il y avait beaucoup de texte. Ensuite, j’avais la liberté d’aller où je pouvais avec la scène. Je n’avais pas de limites. Les réalisateurs m’ont seulement dit « de livrer les mots comme si ma vie en dépendait ». C’était vraiment la bonne indication ! Ça donnait une tout autre dimension à mon jeu. Je jouais avec un énorme sens des responsabilités, comme si je parlais au nom de tous les acteurs du film. |
Rumeurs est présentement à l’affiche.
