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Née à Saint-Eustache en 1986, Marie-Ève Dicaire a obtenu sa ceinture noire en karaté avant l’âge de onze ans, remportant au passage un titre de championnat canadien. À 18 ans, elle devient championne du monde de karaté une première fois, un titre qu’elle obtiendra à cinq reprises. En 2015, après plus d’une cinquantaine de combats de boxe amateur en moins de quatre ans, elle fait le saut chez les professionnels. À deux reprises (2018 et 2021), elle remporte la ceinture IBF des poids super mi-moyens.
Aimes-tu les films sur la boxe?
Je les adorais avant que je devienne boxeuse (rire). Après, je me suis rendu compte que la majorité de ces films sont très stéréotypés et qu’ils ne représentent pas vraiment la réalité. Des histoires Cendrillon comme dans les Rocky, ça n’arrive pas vraiment (rire).
Plus jeune, lequel avait été le plus marquant pour toi?
Sans hésitation Rocky IV (rire). Je l’ai tellement écouté. Le personnage d’Ivan Drago me faisait peur avec son utilisation de stéroïdes (rire). J’en faisais même des cauchemars (rire)! J’écoutais aussi beaucoup la trame sonore quand je m’entraînais. Elle aide beaucoup à se motiver!
Quel est ton film de boxe préféré?
Côté fiction, même si c’est inspiré d’un fait vécu, je dirais The Fighter (Le Coup de grâce). Mark Wahlberg est excellent dans le rôle du boxeur Micky Ward. J’adore l’histoire avec son demi-frère qui est son entraîneur. La vie de Ward représente assez bien ce monde. Il y a plusieurs athlètes qui ont beaucoup de talent, mais qui ont un mauvais entourage qui ne cherche qu’à les exploiter. C’est assez fréquent. Ça m’a vraiment servie quand j’ai débuté ma carrière : bien choisir son équipe et s’assurer qu’elle a tes intérêts à cœur. Maintenant, je préfère regarder des documentaires sur la boxe. Je trouve ça plus intéressant (rire). Je recommande fortement CounterPunch, un film qui suit le parcours de trois boxeurs amateurs vers le circuit professionnel. C’est vraiment fascinant et il contient plein de témoignages de boxeurs légendaires qui reviennent sur leurs cheminements.
Quels sont les films sur la boxe dont les combats sont les plus crédibles?
The Fighter est très réaliste. Mark Wahlberg est très crédible en boxeur. Il y a aussi Hands of Stone sur la vie de Roberto Duran.
Quels sont les moins réalistes?
Les Rocky et le quatrième en particulier (rire). Bien que je l’adore dans le rôle, Sylvester Stallone ne possède aucune technique. C’est impossible de recevoir autant de coups violents sans être mis knock-out (rire). Et, après tant de films, ce n’est pas normal qu’il ne soit pas meilleur boxeur (rire). Mais, ce que j’apprécie de Rocky IV, c’est son aspect politique. Bon, oui, c’est gros dans ce film, mais l’impact qu’un boxeur peut avoir sur son pays existe quand même.
Les films mettant en vedette une boxeuse sont plutôt rares, que peux-tu nous dire de Million Dollar Baby (La Fille à un million de dollars)?
J’ai vraiment été impressionnée par le film lorsque je l’ai vu pour la première fois. Hilary Swank est formidable. Le message du film est aussi très inspirant. C’est ce que les filles boxeuses vivaient il n’y a pas si longtemps. On nous disait qu’il n’y avait pas de place. On se faisait repousser. Puis, tout comme dans le film, il suffit qu’un entraîneur croie en toi, qu’il te donne ta chance. J’aime encore l’écouter, sauf que je l’arrête avant la fin que je trouve trop triste (rire).
Si tu pouvais affronter un boxeur d’un film dans un combat, lequel choisirais-tu?
Il y en a deux, mais pas pour les mêmes raisons. Il y aurait Clubber Lang (incarné par Mr. T dans Rocky III) que je déteste vraiment (rire). Sinon, j’aimerais boxer contre Apollo Creed juste pour le plaisir de me battre. Il est bien meilleur que Rocky et il aurait dû gagner contre lui (rire).
Si on t’offrait un rôle dans un film de boxe, accepterais-tu?
Oh là là (rire)! Je pense que oui. J’ai récemment tourné une publicité et j’ai vraiment aimé ça. J’ai réalisé toute l’ampleur des exigences dans ce domaine. Par contre, je ne sais pas si je serais assez patiente (rire)! Mais, ce serait un beau défi. |