Enfant unique d’un père d’origine italienne et d’une mère allemande, Leonardo DiCaprio s’intéresse très jeune à la comédie. Ses parents divorcent quelques mois après sa naissance, et c’est un peu plus tard comme jeune garçon, en voyant son demi-frère Adam Farrar dans des publicités télévisées, que Leonardo a l’idée de tenter sa chance lui aussi. Après quelques spots publicitaires et des seconds rôles dans certaines sitcoms américaines, Leonardo DiCaprio décroche à 17 ans son premier rôle au cinéma dans le drame d’horreur Critters 3, mis en scène par Kristine Peterson et sorti en 1991. Il se fait remarquer deux ans plus tard aux côtés de Robert De Niro dans Blessures secrètes (This Boy’s Life) réalisé par Michael Caton-Jones, puisqu’il est capable de tenir tête à l’expérimenté acteur de Chauffeur de taxi (Taxi Driver). Quelques mois plus tard, DiCaprio épatera tout le monde en campant un jeune atteint de paralysie cérébrale dans Gilbert Grape (What’s Eating Gilbert Grape) du cinéaste d’origine suédoise Lasse Hallström et mettant en vedette la star montante Johnny Depp. Leonardo DiCaprio obtient alors, à l’âge de 19 ans, sa première nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur acteur dans un second rôle.

Avec son physique de jeune romantique tourmenté, DiCaprio enchaînera ce type de rôle dans ses films suivants. Il suffit de penser à Rimbaud Verlaine (Total Eclipse) que met en scène la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland en 1995, à Chute libre (The Basketball Diaries) réalisé par Scott Kalvert et surtout le Roméo + Juliet de William Shakespeare de l’extravagant Australien Baz Luhrmann en 1996. Après avoir interprété le célèbre Roméo, Leonardo DiCaprio était fin prêt pour l’aventure à bord du Titanic. Film le plus dispendieux de l’histoire à l’époque, avec un budget de plus de 200 millions de dollars américains, le projet fou du réalisateur canadien James Cameron récoltera des revenus de 2 milliards de dollars sur la planète, en plus de décrocher 11 Oscars, dont celui du meilleur film. À la suite de l’impressionnant succès de Titanic, la « Leomania » se propage aux quatre coins du globe, faisant de Leonardo DiCaprio la vedette la plus convoitée dans le monde.

Plutôt que de profiter de son nouveau statut en se mettant à tourner dans des blockbusters à une plus grande fréquence, Leonardo DiCaprio fera l’inverse, se permettant de choisir attentivement ses rôles et les cinéastes avec lesquels il collabore. Après les films L’Homme au masque de fer (The Man in the Iron Mask), réalisé par Randall Wallace, Celebrity de Woody Allen et La plage (The Beach) orchestré par Danny Boyle, DiCaprio optera davantage pour des personnages plus matures et plus forts. C’est au début des années 2000 que l’acteur, qui approche alors la trentaine, fera une rencontre déterminante pour la suite de sa carrière, soit celle du grand cinéaste américain Martin Scorsese. Le réalisateur de Casino trouvera en Leonardo DiCaprio un fier allié, un complice. En 2002, leur première contribution commune, Les Gangs de New York (Gangs of New York), connaît un beau succès critique et populaire, en plus de récolter 10 nominations aux Oscars. Ils feront ensemble cinq autres films majeurs : L’Aviateur (The Aviator, 2004), Les Infiltrés (The Departed, 2006), Shutter Island (2010), Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street, 2013) et La Note américaine (Killers of the Flower Moon, 2023).

Depuis le début de ce siècle, Leonardo DiCaprio a tourné avec plusieurs des réalisateurs marquants de notre époque. En 2002, il a partagé la vedette avec Tom Hanks dans la populaire comédie dramatique Arrête-moi si tu peux (Catch Me If You Can), qu’a dirigée Steve Spielberg. Il a collaboré aussi avec Sam Mendes et retrouvé sa partenaire de Titanic Kate Winslet (Les Noces rebelles ou Revolutionary Road, 2008), avec Ridley Scott (Une vie de mensonges ou Body of Lies, 2008), avec Christopher Nolan (Origine en 2010), avec Clint Eastwood (J. Edgar en 2011), deux fois avec Quentin Tarantino (Django déchaîné ou Django Unchained, 2012 et Il était une fois à… Hollywood ou Once Upon a Time… in Hollywood, 2019), et il a retrouvé Baz Luhrmann (Gatsby le Magnifique ou The Great Gatsby, 2013). Et c’est en suivant les directives du cinéaste mexicain Alejandro González Iñárritu dans Le revenant (The Revenant) que Leonardo DiCaprio décrochera son Oscar du meilleur acteur, lui qui a été nommé à cinq reprises.

Ce qui est admirable dans la filmographie complète de Leonardo DiCaprio, et assez rare parmi les acteurs de sa génération, c’est qu’il n’a jamais accepté de personnifier un superhéros ni de prendre part à une série de suites, misant majoritairement sur des scénarios originaux de ses contemporains. Il a aussi toujours été prêt à prendre des risques en altérant son image et en jouant dans des comédies plus grandes que nature, comme dans le désopilant Don’t Look Up (Déni cosmique) d’Adam McKay aux côtés de Jennifer Lawrence, Meryl Streep et Cate Blanchett sorti en 2021. Il peut être aussi crédible dans des films d’action, comme le prouve sa nomination aux Oscars comme meilleur acteur pour son personnage dans Le diamant de sang (Blood Diamond) réalisé par Edward Zwick en 2006.

Cet automne, toutes les qualités d’acteur de Leonardo DiCaprio seront mises en évidence dans Une bataille après l’autre (One Battle After Another), sa première collaboration avec le réputé cinéaste Paul Thomas Anderson. Son personnage échevelé de révolutionnaire qui tente de sauver sa fille lui permettra peut-être d’être nommé une fois de plus dans les multiples remises de prix au début de l’année prochaine. |