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Entrevue avec Anne-Élisabeth Bossé et Antoine Bertrand

Image tirée du film Menteuse (2025)

Sortie en 2019, la comédie Menteur est le dernier film québécois à avoir franchi les quatre millions de dollars aux guichets. Ses recettes cumulées de 6,2 millions de dollars le placent même au 5e rang de tous les temps du box-office québécois. La suite, Menteuse, nous plonge désormais dans les mensonges de Virginie, interprétée par Anne-Élisabeth Bossé. On retrouve également à l’écran Antoine Bertrand dans le rôle de son conjoint, Phil. MonCiné a eu le privilège de s’entretenir avec le duo chouchou du grand public.

Quel plaisir était-ce pour vous de renouer avec vos personnages de Virginie et Phil ?

Anne-Élisabeth : Quand j’ai fait Menteur, j’avais d’abord auditionné pour le rôle de Catherine Chabot. Finalement, on m’a offert celui de
Virginie. J’étais contente, mais je n’avais pas nécessairement d’attentes. Puis, pendant le tournage, Émile Gaudreault a décidé de réécrire la fin et de la tourner en extra afin d’ouvrir une porte éventuelle avec Virginie. Sincèrement, je n’ai jamais pensé qu’on la reverrait. Je pense que la vraie aventure de Virginie a commencé sur ce film. Dans Menteur, elle était plus en périphérie. Ici, on va la redécouvrir. J’étais contente, parce que je n’y croyais pas vraiment que c’était pour se faire (rire). C’est un grand bonheur ! Je me pince encore (rire).

Antoine : Avant tout, j’ai envie de dire que d’avoir l’occasion de retravailler avec Émile Gaudreault était un pur plaisir. Jouer Phil, c’est comme enfiler ses vieilles pantoufles. On ne se casse pas le bicycle en quatre (rire) ! Tu ne peux pas avoir quelqu’un de plus psychorigide que ça, ce qui est loin de moi (rire).

« Je pense que la vraie aventure de Virginie a commencé sur ce film. Dans Menteur, elle était plus en périphérie. Ici, on va la redécouvrir. »

— Anne-Élisabeth

Comment était-ce de vous retrouver ensemble sur un plateau ?

Anne-Élisabeth : Nous sommes deux niaiseux (rire) ! Pour nous, c’est un bonheur, mais pour l’équipe, c’est terrible. On déconne énormément ! Dès que l’on commence la journée, la switch est à on. Antoine et moi, on est vraiment deux personnes de bonne humeur qui aiment s’amuser. Antoine, c’est un génie comique et on se permettait de se challenger sur l’interprétation de l’autre. On a bâti des scènes ensemble.

Antoine : J’étais heureux de retrouver Anne-Éli. C’est agréable de travailler ensemble. Elle est toujours enthousiaste. On est fans l’un de l’autre. Je dirais qu’on est très dissipés entre les prises (rire). Il faut une bonne aide à la production pour nous garder disciplinés. Les deux, on peut se donner pas mal de gaz (rire) ! Mais quand on joue, on ne décroche pas entre action et coupez.

Émile Gaudreault provient du monde de l’humour alors qu’il a fait ses débuts avec Le Groupe sanguin. Quel type de réalisateur est-il ?

Antoine : Je ne connais personne qui est plus acharné que lui. Il ne laisse rien au hasard. Il est toujours dans le perfectionnement.

Anne-Élisabeth : Émile a l’oreille absolue pour les punchs. Il est extrêmement structuré et précis. Il est aussi une personne très profonde. Toute sa vision de la comédie vient de la faille humaine. Il est dans l’émotion, tout comme dans le rire. Tout est motivé et réfléchi. Je me suis laissé aller, car je lui faisais confiance à 100 %.

« Jouer Phil, c’est comme enfiler ses vieilles pantoufles. On ne se casse pas le bicycle en quatre (rire)! »

— Antoine

Anne-Élisabeth, vous avez pratiquement fait vos débuts au cinéma dans son premier film, Le Sens de l’humour (2011). Qu’est-ce que ça évoque de se retrouver près de quinze ans plus tard en tête d’affiche d’un de ses films ?

Anne-Élisabeth : Pour Le Sens de l’humour, je venais de sortir de l’école. Je ne m’attendais pas à grand-chose (rire). Ma scène, qui était plus longue, a pratiquement été coupée. Je pensais donc que j’avais eu la chance de le rencontrer et que ça s’arrêtait là. Pour Menteur, j’ai hérité d’un rôle secondaire. Mais c’est comme une évolution parfaite. Pis là, j’ai la grosseur de ma face sur l’affiche (rire) ! Je n’ai jamais eu ça (rire) ! C’est comme next level. J’accueille encore tout ça (rire).

Quelle scène a été la plus mémorable à tourner pour vous ?

Anne-Élisabeth : On s’est permis beaucoup de liberté par rapport au scénario. On faisait beaucoup d’ajouts spontanés. On aimait l’idée d’une scène, qui est très courte dans le film, qui se déroule dans une piscine. Nous sommes allés cogner à la porte de la maison d’un monsieur pour demander la permission de tourner dans sa piscine. La costumière est allée m’acheter un maillot et, une heure plus tard, je me retrouvais dans la piscine (rire). Elle n’est pas très mémorable dans le tournage, mais plus dans cette idée d’improvisation et d’aller cogner chez quelqu’un (rire).

Antoine : J’ai une scène dans laquelle Phil, en ado, doit tourner un TikTok. J’ai eu du plaisir à apprendre une grosse chorégraphie. Ça ne paraît peut-être pas avec ma shape, mais j’ai quand même du rythme pour danser (rire). J’étais content qu’on la tourne pendant la première semaine, car c’était quand même stressant. Mais tout a été le fun ! Il n’y avait pas une journée où on ne riait pas. |

La comédie Menteuse prend l’affiche le 9 juillet.