Après les lions, le loup et le jaguar, comment en êtes-vous arrivé à choisir un panda pour être la vedette animalière de votre film ?

L’histoire est venue quand j’ai fait la promotion de Mia et le lion blanc en Chine. Le film avait été bien accueilli là-bas et je me suis dit : « Pourquoi ne pas faire quelque chose de semblable avec un panda ! » Le projet est né à ce moment, mais il a finalement pris des années à aboutir. D’abord, il y a eu la COVID qui a freiné énormément les choses. Ensuite, il y avait l’impossibilité de faire un film avec un panda. C’est difficile de faire un film avec eux. Le dernier remonte à vingt ans ! L’animal est un trésor national qui est hyper protégé. Même ceux prêtés à l’étranger appartiennent à la Chine. Il était donc impossible de faire un film sans la collaboration des autorités chinoises. Et elles en donnent très peu (rire) ! Évidemment, je parle pour des films de fiction entre un panda et des humains. En plus, notre personnage était un enfant. Le panda demeure un ours, un animal qui peut être dangereux. Alors, les autorités ne comprenaient pas du tout pourquoi on voulait faire ce film. Ça nous a pris des années à avoir les autorisations nécessaires. Et jusqu’à la veille du tournage, nous ne savions pas si nous allions avoir un panda ! Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à croire qu’on a réussi à faire ce film (rire).

Comment avez-vous travaillé avec cet animal ?

Nous avons eu deux pandas pour les besoins du film : un bébé et un adulte. Comme j’ai l’habitude de tourner avec des animaux, j’ai une méthodologie qui tourne autour du respect de l’animal. Il faut savoir faire preuve d’improvisation et être capable de capter des images sans leur imposer quelque chose. Il faut s’adapter à l’animal. Tout s’organise autour de lui afin qu’il soit heureux. Chaque jour, il faut rentrer des images en se disant que ça ira, car il ne fallait pas y avoir le moindre souci, sinon je pense qu’ils auraient arrêté le film. C’était un tournage très risqué.

Avez-vous eu à tourner dans l’environnement même où demeuraient les pandas ?

Oui. Évidemment, ce sont des pandas nés en captivité dans des réserves. On a donc tourné dans l’une d’elles. Elles sont dans les montagnes et ça donne des paysages incroyables. C’est très spectaculaire comme endroit !

« L’idée de mes films c’est de pouvoir raconter de belles histoires que les grands-parents, parents et enfants puissent partager ensemble. »

Est-ce que le casting a été long avant de trouver les deux enfants pour vos personnages principaux ?

La productrice connaissait cette famille mixte qui demeure en Chine. La mère, une Française, est chanteuse et elle est mariée avec un acteur chinois très populaire, Yé Liu. Elle lui a demandé si elle était à l’aise que son garçon, Noé, fasse le film, mais elle avait beaucoup de réticence puisqu’ils avaient déjà participé au tournage d’une télé-réalité avec leurs enfants quand ils étaient plus jeunes. Elle voulait donc les protéger. Mais devant la beauté du scénario que Noé avait adoré, ils ont finalement accepté. Je me suis dit qu’il pourrait être intéressant d’avoir aussi son papa dans le film, puisqu’il est une grande star chinoise. Il a également accepté en nous suggérant aussi de prendre sa fille, Nina, pour jouer la sœur !

Comment était-ce de travailler avec eux ?

Ils étaient très contents de tourner avec leur papa et entre frère et sœur. C’était amusant ! On a fait du coaching en amont. Mais les enfants baignent dans une culture d’acteur. Ils font du théâtre. Avec les parents qu’ils ont, ils possèdent un don naturel pour ça. J’ai quand même fait des essais avec eux pour être sûr. Noé était vraiment doué avec les pandas. Il a tout de suite établi une relation avec eux.

Est-ce que la magnifique maison de campagne existait déjà ou elle a été construite pour le film ?

C’est une vraie maison, mais qu’on a quand même été obligés de transposer. En fait, c’est un restaurant ! Ça ne se voit pas dans le film, mais c’est une maison de thé qui est au bout de la piste d’atterrissage et de décollage de l’aéroport de la ville de Chengdu (rire). Elle est tellement incroyable que je voulais tourner là. Heureusement, nous étions encore sur la fin de la COVID, donc il n’y avait pas beaucoup d’avions. Par contre, elle n’est pas du tout dans les montagnes. Il a fallu les rajouter en postproduction. C’est le seul effet spécial du film (rire) ! Tout ce qui est avec les pandas, c’est fait en vrai.

Qu’est-ce qui vous motive à faire ces films ?

L’idée de mes films c’est de pouvoir raconter de belles histoires que les grands-parents, parents et enfants puissent partager ensemble. C’est d’avoir d’abord une émotion dans la salle de cinéma et peut-être parler des choses après, de communiquer avec ses enfants grâce à ces films. C’est ce que j’aime bien faire. Chaque fois, l’animal est la manière de tendre un miroir à l’humain pour parler de nous.

Pensez-vous encore poursuivre dans ce créneau pour votre prochain film ?

Oui. La prochaine histoire est inspirée de faits réels et elle se déroule dans le désert marocain où un enfant perdu a survécu pendant dix ans grâce à l’aide d’autruches. C’est une histoire incroyable. Après, au printemps 2025, je tourne au Québec un film sur un orphelinat pour oursons autour d’un père et d’une fille qui ne se connaissent pas. |

Le drame d’aventure familial Moon le panda est présentement à l’affiche.