CrĂ©dit photoâ: Unifrance / Marie Rouge
Entrevue avec la cinéaste Jennifer DevoldÚre pour la sortie du film Dans la peau de Cyrano.
Dans la peau de Cyrano, quatriĂšme long mĂ©trage de la scĂ©nariste et rĂ©alisatrice Jennifer DevoldĂšre, est une adaptation de la piĂšce de thĂ©Ăątre du mĂȘme nom de Nicolas Devort. La production a rĂ©cemment remportĂ© le prix du meilleur film lors du Festival du film pour enfants de MontrĂ©al et du Festival de cinĂ©ma en famille de QuĂ©bec. Ă lâoccasion de la sortie du film en salles, MonCinĂ© a pu sâentretenir avec la cinĂ©aste française.
Quâaviez-vous perçu dans la piĂšce de Nicolas Devort qui pouvait faire un bon filmâ?
Ă la base, câĂ©tait une commande. Les producteurs avaient adorĂ© la piĂšce et ils voulaient en faire un film. Ils mâont proposĂ© le projet et jâai ensuite vu la piĂšce. Je trouvais quâelle possĂ©dait quand mĂȘme une structure cinĂ©matographique, mĂȘme si elle Ă©tait courte. Elle avait toutes les thĂ©matiques qui me parlaient comme lâinclusion, lâacceptation de la diffĂ©rence, la transmission et lâidĂ©e de trouver sa voie.
Dans la piĂšce, tous les personnages sont interprĂ©tĂ©s par un seul comĂ©dien. Quels Ă©taient les dĂ©fis scĂ©naristiques pour en faire lâadaptationâ?
La comĂ©die venait beaucoup des changements de personnages. Il fallait trouver comment mettre du cinĂ©ma en y ajoutant du conflit. Nous avons aussi travaillĂ© le backstory du personnage principal, qui nâest pas le mĂȘme que dans la piĂšce. On a essayĂ© de garder lâesprit de celle-ci, mais notre approche Ă©tait diffĂ©rente. Ce qui nous intĂ©ressait dans le rĂ©cit nâĂ©tait pas la mĂȘme chose qui Ă©tait mise de lâavant dans la piĂšce par lâauteur. Il voulait dâabord raconter son amour pour Cyrano de Bergerac. Ă la base, câest pour ça quâil avait Ă©crit la piĂšce. Moi, je voulais aussi raconter le bĂ©gaiement, que je voyais comme un symbole de ce que lâon vit tous lorsque lâon trĂ©buche.
On sent que le film est un hommage au genre du rĂ©cit dâapprentissage. Quel lien entretenez-vous avec ce type de filmsâ?
Jâai grandi dans les annĂ©es 1980 et 1990, donc je les ai tous vus. Et jâen regarde tout le temps encore (rire)â! Mais ça faisait trĂšs longtemps que je voulais faire un film sur les ados qui se passe Ă lâĂ©cole. CâĂ©tait donc lâopportunitĂ© de traiter du sujet.
«âJe voulais aussi raconter le bĂ©gaiement, que je voyais comme un symbole de ce que lâon vit tous lorsque lâon trĂ©buche.â»
Joachim Arseguel, qui interprĂšte le personnage principal de Colin, est une personne PQB (personne qui bĂ©gaie). Comment lâavez-vous dĂ©couvertâ?
On a fait appel aux orthophonistes afin de savoir sâils avaient quelquâun de lâĂąge du rĂŽle. On a reçu des vidĂ©os de candidats, dont Joachim. Dâailleurs, il est le seul que jâai rencontrĂ©. Jâai eu un grand coup de cĆur pour lui. On lâa prĂ©parĂ© pour le rĂŽle, ce qui a pris un petit peu de temps. On lâa fait jouer avec des acteurs qui ne sont pas dans le film. Il a suivi des leçons dâun coach de jeu. Il a aussi beaucoup travaillĂ© avec les autres jeunes. Lorsquâil est arrivĂ© sur le plateau, il Ă©tait prĂȘt. Il avait tout de suite compris quâil ne fallait pas jouer le bĂ©gaiement, mais lâĂ©motion. Il fallait lĂącher prise et câest ce quâil a bien fait, je pense.
Les jeunes comĂ©diens partagent vraiment une belle chimie entre eux. Avez-vous consacrĂ© beaucoup de temps aux rĂ©pĂ©titions en amont du tournageâ?
Oui. On a accordĂ© du temps au casting et on a beaucoup vu les comĂ©diens pendant lâannĂ©e de prĂ©paration. On a mĂȘme continuĂ© pendant le tournage de faire des ateliers.
DĂšs le dĂ©part, aviez-vous en tĂȘte JosĂ© Garcia pour le rĂŽle du professeur Devarseauâ?
Il nây avait personne au moment de lâĂ©criture. Jâai vu JosĂ© dans le dernier film dâAstĂ©rix et jâai pensĂ© Ă lui. Jâaimais bien que ce ne soit pas une Ă©vidence (rire).
Quelle scĂšne a posĂ© le plus grand dĂ©fi sur le plan de la rĂ©alisationâ?
Tout a Ă©tĂ© dur (rire)â! On ne peut pas tourner longtemps avec les jeunes. Il fallait donc aller Ă lâessentiel. La scĂšne avec Colin qui doit sortir les mots en italien a Ă©tĂ© trĂšs dure. Joachim avait trĂšs peur de la faire. Nous avons aussi tournĂ© en plein Ă©tĂ©. Il faisait trĂšs chaud pour les comĂ©diens habillĂ©s avec des doudounes. Il y avait tellement de fourmis volantes quâelles nous rentraient dans la bouche. Nous avons mĂȘme dĂ» les effacer aprĂšs en postproduction (rire)â! |
La comĂ©die dramatique Dans la peau de Cyrano est prĂ©sentement Ă lâaffiche.
