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Entrevue avec Raphaël Quenard

Image tirée du film Le DeuxiÚme acte (2024)

Entrevue avec le comédien Raphaël Quenard pour la sortie du film Le DeuxiÚme acte.

ÂgĂ© de 33 ans, RaphaĂ«l Quenard a dĂ©jĂ  participĂ© Ă  une vingtaine de longs mĂ©trages. 2024 est l’annĂ©e de la consĂ©cration alors qu’il remporte le CĂ©sar de la rĂ©vĂ©lation masculine pour le film Chien de la classe. AprĂšs Mandibules (2020), Fumer fait tousser (2022) et Yannick (2023), Le DeuxiĂšme acte est la quatriĂšme collaboration de l’acteur avec le cinĂ©aste Quentin Dupieux. À l’occasion de la sortie du film, MonCinĂ© a eu le privilĂšge de s’entretenir avec le prolifique comĂ©dien.

C’est votre quatriĂšme collaboration avec Quentin Dupieux. Qu’aimez-vous de son Ă©criture ?

J’aime tout (rire) ! Il a sa propre libertĂ© et une singularitĂ© de ton. Il a sa signature. Quand on voit un de ses films, en peu de temps, on sait que c’est un Dupieux par ses dialogues, ses cadres, sa lumiĂšre et le tempĂ©rament des acteurs.

Quelle est sa plus grande qualitĂ© en tant que rĂ©alisateur ?

Il contamine par son Ă©merveillement. Il aborde chaque production comme s’il s’agissait de son premier film. Il sait aussi crĂ©er une ambiance agrĂ©able sur le plateau.

À quel point est-ce libĂ©rateur pour un acteur de jouer dans un film comme les siens ?

C’est trĂšs libĂ©rateur, voire radical comme approche pour un acteur. On rĂ©cite des dialogues que nous ne sommes pas habituĂ©s d’entendre, avec un ton trĂšs particulier. Ils sont non seulement intelligents et savoureux, mais aussi transgressifs (rire).

Qu’est-ce qui vous plaisait dans le scĂ©nario du DeuxiĂšme acte ?

Le rapport entre le rĂ©el et la fiction. L’idĂ©e que la rĂ©alitĂ© n’est peut-ĂȘtre pas plus vraie que la fiction. J’adore (rire).

« Les dialogues de Quentin Dupieux sont non seulement intelligents et savoureux, mais aussi transgressifs (rire). »

Dans le film, il est question de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la crĂ©ation. Est-ce quelque chose qui vous prĂ©occupe ?

Je ne ressens pas de menace de la part de celle-ci. En tant que scĂ©nariste, je la vois plus comme un outil qui peut m’aider Ă  aller plus loin. MĂȘme par son utilisation pour rajeunir les acteurs ou pour crĂ©er des deepfakes (hypertrucages), je considĂšre plus que ça vient agrĂ©menter une production plutĂŽt que remplacer un acteur. Par contre, dans le cas de la figuration oĂč on scanne un comĂ©dien et qu’on lui paye un petit cachet pour l’utilisation Ă  l’infini de son apparence, je trouve ça assez asservissant.

Vous jouez avec une distribution toute Ă©toile. Comment Ă©tait-ce de travailler avec LĂ©a Seydoux, Louis Garrel et Vincent Lindon ?

Ç’a Ă©tĂ© un plaisir tout au long des douze jours de tournage. Nous avons bien rigolĂ© et, aussi, mangĂ© (rire). Ç’a Ă©tĂ© aussi trĂšs agrĂ©able de tourner le film de maniĂšre chronologique, ce qui n’est pas commun.

Le film s’ouvre sur un long travelling d’une dizaine de minutes avec Louis Garrel et toi. Combien de prises vous a-t-il fallu pour le rĂ©ussir ?

Si je me souviens bien, nous avons fait une douzaine de prises. Il fallait trouver le bon calibre entre le jeu et la technique. Je crois que Quentin a finalement utilisé la septiÚme. Pour cette scÚne, Quentin, Louis et moi avons pratiqué dans un stade de foot (rire).

Sans donner de noms, avez-vous dĂ©jĂ  vĂ©cu un tournage aussi tendu que votre personnage du film ?

Pas au point oĂč ça vire au psychodrame qui mĂšne jusqu’à une mort (rire), mais oui, bien sĂ»r, il arrive parfois qu’on vive des moments de tension (rire). |

La comĂ©die noire Le DeuxiĂšme acte est prĂ©sentement Ă  l’affiche.