Image tirée de l’affiche du film S.O.S. Fantômes (1984)
« Who you gonna call? Ghostbusters! » Imaginez John Belushi, Dan Aykroyd et… Eddie Murphy ! Oui, oui ! Vous avez bien lu. À l’origine, les visages de nos chasseurs de fantômes étaient très différents de ceux que l’on a pu finalement apercevoir au grand écran.
Passionné de phénomènes paranormaux, Dan Aykroyd a l’idée de faire une comédie d’horreur dans la tradition des films burlesques du duo d’Abbott et Costello, dans laquelle des chasseurs de fantômes seraient l’équivalent de chasseurs de bestioles. Le problème ? Son premier jet du scénario se passe dans le futur avec des séquences qui se déroulent dans diverses dimensions. Approché par Aykroyd, le
producteur-réalisateur Ivan Reitman, qui démontre un intérêt profond pour le projet, sait que cette version ne peut pas se concrétiser. À ce moment, la technologie n’est tout simplement pas là. La production coûterait plus de 100 millions de dollars !
Ivan Reitman conseille alors à Dan Aykroyd de situer son récit dans le New York actuel, lui lançant comme boutade que « tout le monde aujourd’hui se lance en affaires ». Afin de l’aider à recadrer le scénario, le cinéaste propose à Aykroyd l’aide d’Harold Ramis, un comédien, scénariste et réalisateur, qui venait de collaborer à l’écriture des deux derniers films de Reitman : Meatballs (Arrête de ramer, t’es sur le sable) et Stripes (Les Bleus). Mais la venue de Ramis est aussi stratégique.
Dan Aykroyd écrit le rôle de Peter Venkman pour son bon ami John Belushi. Les deux étaient de la première mouture de l’émission humoristique Saturday Night Live, dans laquelle ils avaient créé leurs iconiques personnages des Blues Brothers. Sorti sur grand écran en 1980, le film avait remporté un bon succès. Mais en mars 1982, alors qu’Aykroyd est en pleine session d’écriture, Belushi décède accidentellement d’une surdose de cocaïne et d’héroïne.
On décide donc de se tourner vers Bill Murray, également un collègue d’Aykroyd à SNL. Reitman et Ramis sont derrière les succès cinéma de Murray: Meatballs, Stripes et Caddyshack (À Miami, faut le faire !). En l’espace de quelques années, Murray est devenu l’un des comédiens les plus sollicités d’Hollywood. Bien au fait de sa personnalité assez unique, Reitman et Ramis savent comment mettre en valeur l’humour pince-sans-rire du comédien et ils sont certains de pouvoir le convaincre de participer au film. Rapidement, il devient aussi évident que Ramis devrait être également à l’écran. On lui crée donc le personnage du cérébral Egon Spengler. L’histoire prend désormais forme autour de quatre chasseurs de fantômes : Peter Venkman le vendeur cynique, Raymond Stantz l’honnête technicien, Egon Spengler l’intellectuel stoïque et Winston Zeddemore le débrouillard futé.
En mars 1983, Reitman propose le projet à Frank Price, un exécutif de la Columbia Pictures. Price est intrigué par le concept, mais demeure sceptique que le film peut être produit à un coût raisonnable. Reitman lui promet qu’il peut le livrer pour 30 millions de dollars, quand même une grosse somme, ce que Price accepte à condition qu’il soit prêt pour une sortie en salles en juin 1984. Reitman ne possède donc que 13 mois pour produire un film de cette envergure sans même avoir encore approché une société d’effets visuels pour l’imposant travail qui devra être accompli.
Le cinéaste et producteur fait également face à un autre obstacle majeur : Bill Murray ne s’est pas encore commis. Sachant que le comédien cherche à faire financer une adaptation de son roman préféré, The Razor’s Edge de William Somerset Maugham, Aykroyd propose à Price que la Columbia finance le film en échange de la participation de Murray à Ghostbusters (S.O.S. Fantômes). Price accepte. Murray donne son accord. La production peut donc débuter.
Pour le dernier « ghostbuster », Aykroyd a Eddie Murphy en tête à l’écriture du scénario. Les deux venaient de tourner la comédie Trading Places (Un fauteuil pour deux) qui, à l’été 1983, était l’un des films les plus populaires aux guichets. Mais Murphy se voit alors offrir le rôle principal du film Beverly Hills Cop (Le Flic de Beverly Hills), une proposition alléchante qu’il ne peut refuser. On se tourne alors vers Ernie Hudson qui, peu de temps avant le tournage, verra malheureusement son rôle être considérablement réduit. Le rôle de Louis Tully est d’abord offert à John Candy qui hésite, disant ne pas trop le comprendre. Finalement, Rick Moranis en hérite et, en plus de proposer qu’il soit un comptable, improvise plusieurs de ses répliques. Plusieurs actrices auditionnent pour le personnage de Dana Barrett, dont Darryl Hannah et Julia Roberts. Reitman se laisse convaincre par Sigourney Weaver, malgré certaines réticences puisque l’actrice était jusqu’à ce moment plus reconnue pour ses rôles sérieux.
Le tournage a lieu à l’automne 1983 dans plusieurs lieux de New York, mais la séquence de la confrontation finale entre les « ghostbusters » et Gozer the Gozerian est celle qui s’avère la plus complexe. L’édifice situé au 55 Central Park West est sur une artère majeure. La Ville permet la fermeture du boulevard alors que le tournage s’étire pendant l’heure de pointe, causant d’interminables bouchons. Aykroyd aurait même croisé le romancier Isaac Asimov, qu’il admire, qui se serait plaint de la situation!
En ce qui concerne la célèbre caserne des chasseurs de fantômes, la Firehouse, Hook & Ladder Company 8, sa façade est toujours debout dans le quartier Tribeca. Elle avait été choisie par Aykroyd qui la connaissait et appréciait son architecture. Puisqu’elle est encore en fonction au moment du tournage, la production ne peut pas utiliser l’intérieur de la caserne. Ces scènes sont filmées plus tard à Los Angeles.
Pour les effets visuels, Reitman compte sur le vétéran Richard Edlund qui cherche à quitter Industrial, Light & Magic, la société de George Lucas, afin de voler de ses propres ailes. Fort de son expérience sur Poltergeist tourné deux ans plus tôt, il conçoit donc les effets des fantômes sur ce modèle. Dès la première version du scénario, Aykroyd envisage une créature géante du type de Godzilla, mais à l’aspect plus comique. Il la décrit à l’équipe comme une combinaison des bonhommes Michelin et Pillsbury, mais avec un chapeau de marin. Quant au fameux fantôme glouton vert, surnommé « tête d’oignon » à cause de sa senteur nauséabonde, il est un hommage à Belushi et à son rôle de Bluto dans Animal House (Collège américain). À quelques mois de la sortie du film, un dernier problème demeure : celui de l’utilisation du titre Ghostbusters. Le terme est sous copyright par le studio Universal, propriétaire d’une série animée intitulée The Ghost Busters. On considère donc quelques alternatives comme « Ghostoppers », « Ghostbreakers » ou encore « Ghostmashers ». D’ailleurs, la séquence finale où la foule scande le nom de « Ghostbusters » sera tournée avec les différents noms. Finalement, Universal parvient à un accord avec la Columbia en lui vendant le nom pour 500 000 $ plus 1 % des profits du film.
Ivan Reitman conseille alors à Dan Aykroyd de situer son récit dans le New York actuel, lui lançant comme boutade que « tout le monde aujourd’hui se lance en affaires ». Afin de l’aider à recadrer le scénario, le cinéaste propose à Aykroyd l’aide d’Harold Ramis, un comédien, scénariste et réalisateur, qui venait de collaborer à l’écriture des deux derniers films de Reitman : Meatballs (Arrête de ramer, t’es sur le sable) et Stripes (Les Bleus). Mais la venue de Ramis est aussi stratégique.
Dan Aykroyd écrit le rôle de Peter Venkman pour son bon ami John Belushi. Les deux étaient de la première mouture de l’émission humoristique Saturday Night Live, dans laquelle ils avaient créé leurs iconiques personnages des Blues Brothers. Sorti sur grand écran en 1980, le film avait remporté un bon succès. Mais en mars 1982, alors qu’Aykroyd est en pleine session d’écriture, Belushi décède accidentellement d’une surdose de cocaïne et d’héroïne.
On décide donc de se tourner vers Bill Murray, également un collègue d’Aykroyd à SNL. Reitman et Ramis sont derrière les succès cinéma de Murray: Meatballs, Stripes et Caddyshack (À Miami, faut le faire !). En l’espace de quelques années,
Murray est devenu l’un des comédiens les plus sollicités d’Hollywood. Bien au fait de sa personnalité assez unique, Reitman et Ramis savent comment mettre en valeur l’humour pince-sans-rire du comédien et ils sont certains de pouvoir le convaincre de participer au film. Rapidement, il devient aussi évident que Ramis devrait être également à l’écran. On lui crée donc le personnage du cérébral Egon Spengler. L’histoire prend désormais forme autour de quatre chasseurs de fantômes : Peter Venkman le vendeur cynique, Raymond Stantz l’honnête technicien, Egon Spengler l’intellectuel stoïque et Winston Zeddemore le débrouillard futé.
En mars 1983, Reitman propose le projet à Frank Price, un exécutif de la Columbia Pictures. Price est intrigué par le concept, mais demeure sceptique que le film peut être produit à un coût raisonnable. Reitman lui promet qu’il peut le livrer pour 30 millions de dollars, quand même une grosse somme, ce que Price accepte à condition qu’il soit prêt pour une sortie en salles en juin 1984. Reitman ne possède donc que 13 mois pour produire un film de cette envergure sans même avoir encore approché une société d’effets visuels pour l’imposant travail qui devra être accompli.
Le cinéaste et producteur fait également face à un autre obstacle majeur : Bill Murray ne s’est pas encore commis. Sachant que le comédien cherche à faire financer une adaptation de son roman préféré, The Razor’s Edge de William Somerset Maugham, Aykroyd propose à Price que la Columbia finance le film en échange de la participation de Murray à Ghostbusters (S.O.S. Fantômes). Price accepte. Murray donne son accord. La production peut donc débuter.
Pour le dernier « ghostbuster », Aykroyd a Eddie Murphy en tête à l’écriture du scénario. Les deux venaient de tourner la comédie Trading Places (Un fauteuil pour deux) qui, à l’été 1983, était l’un des films les plus populaires aux guichets. Mais Murphy se voit alors offrir le rôle principal du film Beverly Hills Cop (Le Flic de Beverly Hills), une proposition alléchante qu’il ne peut refuser. On se tourne alors vers Ernie Hudson qui, peu de temps avant le tournage, verra malheureusement son rôle être considérablement réduit. Le rôle de Louis Tully est d’abord offert à John Candy qui hésite, disant ne pas trop le comprendre. Finalement, Rick Moranis en hérite et, en plus de proposer qu’il soit un comptable, improvise plusieurs de ses répliques. Plusieurs actrices auditionnent pour le personnage de Dana Barrett, dont Darryl Hannah et Julia Roberts. Reitman se laisse convaincre par Sigourney Weaver, malgré certaines réticences puisque l’actrice était jusqu’à ce moment plus reconnue pour ses rôles sérieux.
Le tournage a lieu à l’automne 1983 dans plusieurs lieux de New York, mais la séquence de la confrontation finale entre les « ghostbusters » et Gozer the Gozerian est celle qui s’avère la plus complexe. L’édifice situé au 55 Central Park West est sur une artère majeure. La Ville permet la fermeture du boulevard alors que le tournage s’étire pendant l’heure de pointe, causant d’interminables bouchons. Aykroyd aurait même croisé le romancier Isaac Asimov, qu’il admire, qui se serait plaint de la situation!
En ce qui concerne la célèbre caserne des chasseurs de fantômes, la Firehouse, Hook & Ladder Company 8, sa façade est toujours debout dans le quartier Tribeca. Elle avait été choisie par Aykroyd qui la connaissait et appréciait son architecture. Puisqu’elle est encore en fonction au moment du tournage, la production ne peut pas utiliser l’intérieur de la caserne. Ces scènes sont filmées plus tard à Los Angeles.
Pour les effets visuels, Reitman compte sur le vétéran Richard Edlund qui cherche à quitter Industrial, Light & Magic, la société de George Lucas, afin de voler de ses propres ailes. Fort de son expérience sur Poltergeist tourné deux ans plus tôt, il conçoit donc les effets des fantômes sur ce modèle. Dès la première version du scénario, Aykroyd envisage une créature géante du type de Godzilla, mais à l’aspect plus comique. Il la décrit à l’équipe comme une combinaison des bonhommes Michelin et Pillsbury, mais avec un chapeau de marin. Quant au fameux fantôme glouton vert, surnommé « tête d’oignon » à cause de sa senteur nauséabonde, il est un hommage à Belushi et à son rôle de Bluto dans Animal House (Collège américain). À quelques mois de la sortie du film, un dernier problème demeure : celui de l’utilisation du titre Ghostbusters. Le terme est sous copyright par le studio Universal, propriétaire d’une série animée intitulée The Ghost Busters. On considère donc quelques alternatives comme « Ghostoppers », « Ghostbreakers » ou encore « Ghostmashers ». D’ailleurs, la séquence finale où la foule scande le nom de « Ghostbusters » sera tournée avec les différents noms. Finalement, Universal parvient à un accord avec la Columbia en lui vendant le nom pour 500 000 $ plus 1 % des profits du film.
Sorti à l’été 1984, S.O.S. Fantômes devient un véritable phénomène de culture populaire, dépassant même la suite très attendue Indiana Jones and The Temple of Doom (Indiana Jones et le temple maudit) au box-office. Après avoir récolté une somme impressionnante de 239 millions de dollars, le film quitte finalement les écrans en janvier 1985, soit 38 semaines après avoir pris l’affiche ! Il termine au deuxième rang des productions de l’année, seulement 5 millions derrière un certain Eddie Murphy et Le Flic de Beverly Hills. Aujourd’hui, c’est le cinéaste Jason Reitman, le fils d’Ivan, qui préside la destinée de la franchise. Après avoir coscénarisé et réalisé avec succès la surprenante suite Ghostbusters: Afterlife (S.O.S. Fantômes : L’au-delà), celui-ci se contente de coécrire et produire le nouveau volet Ghostbusters: Frozen Empire (S.O.S. Fantômes : L’empire de glace) qui prend l’affiche en mars. |